De Néron l’incendiaire à Macron l’enchanteur, en passant par François Ier, Louis XVI, l’impératrice Eugénie, Vladimir Oulianov, dit « Lénine » ou le prince arabe Mohamed ben Salman, la liste – non exhaustive – est longue, de ces apprentis… pas toujours sorciers.
Qu’est-ce que le pouvoir ? Le choc, d’une ambition et de la réalité. La conquête du pouvoir est parfois une partie de plaisir, mais la prise de pouvoir ne couronne trop souvent que la reine d’un jour. « C’est maintenant », disait Léon Blum, au lendemain de la victoire du Front populaire, « que les difficultés commencent ». Car l’exercice du pouvoir est une impitoyable épreuve de vérité, au prisme de laquelle se forgent l’image, la légende, noire ou dorée, la gloire ou la honte de son détenteur. Certains, qui savent se gagner et conserver le cœur d’un peuple, laissent une trace où se conjuguent l’admiration et le regret. D’autres échouent de leur vivant, puis dans l’histoire.
Christopher Clark, auteur d’une étude sur ces dirigeants de rencontre qui, les yeux grands fermés, conduisirent l’Europe et le monde à la Première Guerre mondiale, les englobait sous le nom de « somnambules ». Dominique Jamet évoque ici quelques-uns de ces gouvernants, parvenus au sommet par la grâce de l’hérédité ou du hasard, par la violence ou par l’élection, trop jeunes, mal préparés, mal formés, politiquement inexpérimentés, trop sûrs d’eux-mêmes ou dépassés, qui n’ont pas été à la hauteur de la charge écrasante qu’ils avaient briguée ou reçue.